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Réponse aux objections

  • guillaumemichel202
  • 26 oct. 2023
  • 13 min de lecture

Dernière mise à jour : 10 févr. 2024

Réponse aux objections





Voici ci-dessous mes réponses aux objections qui ont été formulées soit sur mon ouvrage, soit sur mon intervention youtube dans l’émission ça coule de source de la Tronche en biais. (A chaque fois que je recevrais de nouvelles critiques, je mettrai à jour cet article de mon blog)



Table des matières




1) Les femmes seraient présentes au sein du Grand Orient de France depuis 1982 et non 2010



En présentant le Grand Orient de France (GODF), j’affirme que c’est à partir de 2010 que cette obédience devient mixte.

Pourtant qqn me rétorque que les femmes sont présentes au GODF depuis 1982 !

Et de présenter comme source :


Si c’est le cas que cette personne me cite ne serait-ce qu’un seul nom d’une femme initiée entre 1982 et 1992 par exemple.


En fait concernant l'initiation des femmes au GODF, il y a eu effectivement un débat au sein du GODF en 1981-1982, une autorisation théorique peut-être, mais cela a vraiment réellement commencé qu'en 2010.


Dans mon livre, sur le chapitre sur les hauts grades, pages 315-316, je cite un article de 2011 de la journaliste Sophie Coignard de 2010, et après je rappelai la position que tenaient les Hauts grades du GODF sur le sujet :

« Pour donner une idée du conservatisme des hauts grades, le Convent du GODF de 2010 a voté pour la liberté des loges d’initier ou non des femmes, après des années de débat.

Comme le rapporte la journaliste Sophie Coignard : "Le Suprême Conseil du REAA s'est particulièrement illustré dans la résistance active. Fin 2010, son Suprême Commandeur, Jean-Robert Ragache, un ancien Grand Maître de l'obédience, a écrit à toutes ses ouailles pour leur signaler que la décision prise par le Convent et confortée par le Conseil de l'Ordre ne les concernait pas vraiment. Une lettre qui a beaucoup énervé les instances dirigeantes du GODF, qui y ont vu une tentative, de la part de ces francs-maçons de luxe, de conquérir leur autonomie. Preuve que les hauts grades n'exaspèrent pas seulement l'Eglise." (Le Point, du 05/02/2011)

Cela n’est guère étonnant, on pouvait par exemple déjà lire, dans la revue « Netoricol », qui est la revue des hauts grades du GCDR (Grand Collège des Rites) du GODF, dans une allocution du Souverain Grand commandeur Ernest Ferdinand Chabanne, en 1981 :

"Le GCDR comprend des frères faisant partie du GODF. Voilà l’article premier de notre Constitution.

Si le GODF devenait une Obédience mixte, il serait donc inévitable d’avoir, soit à modifier notre Constitution, soit à rompre la Convention qui nous lie au GODF." (Netoricol, n° 95, avril 1981, p. 11.) »


Et pour terminer, voici cet extrait de Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Orient_de_France

La fin des années 1990 voit les premières initiations féminines au sein de l'obédience. La loge « Delgado » initie une femme, cette loge est immédiatement radiée de l'obédience. Le 24 mai 2008, la loge « Combats » initie également une femme au temple de la rue Cadet, siège du Grand Orient. La chambre suprême de justice maçonnique, se prononçant sur une plainte en exclusion du 27 février 2010, déposée par le conseil de l'ordre de l'époque, relaxe dans son rendu du 24 mai 2010, la loge « Combats » ainsi que les quatre autres loges ayant pratiqué des initiations féminines la même année. La réception des six candidates est donc validée et en fait les premières femmes régulièrement initiées au sein du GODF depuis la fin du XIXe siècle.

Le 22 janvier 2010, dans un communiqué diffusé à la presse, le conseil de l'ordre du Grand Orient entérine officiellement le changement d'état civil d'Olivia Chaumont. Celle-ci régulièrement initiée en tant qu'homme en 1992 à la loge « Université maçonnique » devient ainsi après sa transidentité, la première femme trans institutionnellement reconnue comme membre du Grand Orient de France. En septembre 2010, elle est installée vénérable de sa loge ce qui est également une première dans l'histoire contemporaine du GODF.

À ce même convent, l'assemblée générale adopte le vœu suivant : « Le convent confirme que les admissions au GODF sont celles figurant à l'article 76 du règlement général de l'association à l'exclusion de toutes autres et qu'elles n’impliquent aucune considération de sexe ». Ce vote a été interprété comme pouvant permettre aux loges du Grand Orient de France d'initier des femmes. Ce vœu fut néanmoins annulé, pour vice de forme, le 6 mai 2011 par la chambre suprême de justice maçonnique du GODF. Représenté et de nouveau adopté au convent 2011, il est de nouveau annulé le 11 mai 2012 par la même juridiction pour les mêmes motifs.



2) Je ferai de Guénon un spirite et en plus j’aurai fait un mensonge sur lui : il n’était pas présent à la séance dont je parle


Je sais que René Guénon a critiqué le spiritisme par la suite[1]. L'anecdote avec la communication spirite avec Jacques de Molay je l'ai juste cité lors de l’entretien pour expliquer l'exclusion de Guénon de l'Ordre Martiniste. Pour montrer le milieu ambiant. Quant au fait que Guénon n'était pas présent, c’est fort possible mais je ne faisais que citer l'auteur de La biographie de Papus : Christophe Beaufils et Marie-Sophie André, Papus, biographie, Berg International, 1995, page 30 : « à l’insu de Papus, Guénon avait secrètement fondé avec trois amis de la Loge Humanidad, l’Ordre du Temple Rénové, suite à des séances spirites où l’esprit de Jacques de Molay leur avait ordonné, par le truchement d’un guéridon, de ressusciter et venger les Templiers. »

Le hasard faisant bien les choses, lors de cette séance, une « entité » se présentant comme Jacques de Molay exigea de fonder un nouvel Ordre du Temple dont Guénon, qui n'était pas présent, devait être le chef. Contacté par les martinistes en question, ce dernier répondit favorablement à l'appel.



[1] Notamment dans l’ouvrage « l’Erreur spirite ». S’il y a quelques éléments de débunkage, sa critique porte sur le fait que le spiritisme n’est pas une voie spirituelle authentique. Hé oui il y en a des vraies et authentiques, sachez-le.


3) Pourquoi toutes ces listes de noms ?


Je donne notamment, entre-autre, toute une liste de membres de l’Union rationaliste, francs-maçons ou non. C’était tout d’abord pour leur rendre hommage. Puis pour permettre à un historien ou étudiant en thèse, de s’en servir, pour notamment écrire l’histoire de l’Union Rationaliste, qui reste à faire.

Décrivant une lutte d’influence entre 2 courants, le courant rationalisme et le courant spiritualiste, et que cette lutte n’est pas dans le ciel des idées, mais s’incarne concrètement dans des organisations, des individus, il fallait en parallèle mettre les principaux acteurs spiritualistes, notamment martinistes, passés et présents. Si je critique leurs idées, je ne critique pas les personnes. Ce n’est pas un appel à la haine. Bien au contraire.

Si c’était le cas, à chacun de mes repas de famille, il faudrait que je vienne avec une batte de baseball frapper mes parents, mes frères et sœurs…



4) Une erreur à propos de la Loge des Neufs Sœurs ?


Un twitto me reproche qu’on apprend au début de mon livre, que « la loge des "Neuf Sœurs" fut créée par un certain Helvétius. Or Helvétius était une dame de la noblesse (Anne-Catherine de Ligniville) qui fut le soutien de Jérôme de Lalande, le véritable fondateur de cette loge. »

Il veut en fait signifier que ce n’est pas le philosophe Claude-Adrien Helvétius le fondateur de la Loge, mais sa femme Anne-Catherine de Ligniville, qui a aidé Lalande, le véritable fondateur de la Loge.

D'abord, il ne précise pas, ce n’est pas mon avis personnel que je donne, je ne fais que citer l'historien Daniel Ligou, historien qui fait autorité, dans son ouvrage « Histoire des francs-maçons en France » paru en 2000.

Tout d’abord, si ce que dit ce twitto est vrai, c’est anecdotique, ça ne change rien à l’affaire qui est alors dans mon ouvrage de montrer par cette citation l’attachement de cette Loge aux sciences exactes.

Voici les citations en question de Ligou :

« La maçonnerie cherche à se donner un puissant moteur d'influence : ça sera la Loge des Neufs Sœurs, qui résulte de l'ambition de réunir les plus brillants adeptes de la maçonnerie par affiliation et de recruter les plus grands talents par l'initiation. […]

Fondée par Helvétius puis dirigée par l’astronome Jérôme Lalande (1776), elle devait se consacrer à l'études des sciences exactes et à l'ensemble des disciplines humaines. [...]

Pour être admis dans la Loge, il fallait être "frère à talents" et prêter un serment nettement démarqué de la tradition maçonnique, mais plus humanitaire. Les finalités de la Loge consistaient en la publication d'ouvrages et en consultations gratuites pour les indigents, données par les médecins ou avocats de la Loge. » (Daniel Ligou, Histoire des francs-maçons en France, Tome 1, Editions Privat, 2000, p. 158-159)


Qui a raison ? En fait, c’est tout simplement que la Loge des « Neufs Sœurs » s’appelait avant « Des Sciences », et que la Loge « Des sciences », bien fondée par Claude-Adrien Helvétius et Lalande, à la mort d’Helvétius, se transformera en loge des « Neufs Sœurs », comme l’indique l’Encyclopédie de la Franc-Maçonnerie, La Pochothèque, 2000, page 479 : « Lalande est, avec Helvétius, à l’origine de la Loge Des Sciences à l’orient de Paris qui, à la mort d’Helvétius, se transformera en loge des Neufs Sœurs. »

Daniel Ligou en parle aussi dans l’ouvrage que je cite de lui (« elle parait être née de la loge Les Sciences »), mais je n’ai pas retenu ce passage dans les phrases que j’extrais.


5) La mise en minorité du rationalisme et la recommandation de manuels de symbolisme comme ceux de Wirth, Boucher, ca serait faux ou plus rare que je ne le dis ?


Puisque certains mettent en doute mes affirmations, voici ci-dessous quelques citations, que je cite dans mon ouvrage, parmi d’autres.

Juste pour rappel avant de commencer :

Jules Boucher (1902-1955). Grande Loge de France, martiniste.

Jean-Pierre Bayard (1920-2008). Grande Loge de France, martiniste.

Oswald Wirth (1860-1943). Grande Loge de France, martiniste.

René Guénon (1886-1951). Ancien martiniste, Grande loge de France. Promoteur de la « Tradition Primordiale ».



Francis Viaud, plusieurs fois Grand Maître du Grand Orient de France (1945-1948, 1949-1952 et 1953-1956) et Grand Commandeur des Hauts Grades (1962-1976), et par ailleurs membre du Conseil d’administration de l'Union Rationaliste (1956-1984), est obligé de reconnaitre, en 1983, dans son ouvrage autobiographique et de défense de la FM « Mon itinéraire maçonnique » :

« Actuellement, le rituel, est parfois trouvé insuffisant par certaines Loges qui "en rajoutent" en pillant la Kabbale, le Talmud, les Evangiles, etc. » (Francis Viaud, Mon Itinéraire Maçonnique, PUF, 1983, p. 28.)


Comme l’écrit l’enseignant belge spécialiste en sciences religieuses et maçonnologue Luc Nefontaine en 1994 : « lorsqu’un profane entreprend de s’intéresser de près aux symboles et au symbolisme dans la FM, il ne peut imaginer combien les chemins qu’il va emprunter sont peu balisés, truffés de voies sans issue et habités par de fausses certitudes. Les premiers ouvrages qui tombent sous sa main sont ceux de Jules Boucher ou de Jean-Pierre Bayard, ou d’autres du même acabit. » (Luc Nefontaine, Symboles et symbolisme dans la FM, Editions de l’Université de Bruxelles, 1994, p. 1.)


Jean Charles Nehr (1938-2021) physicien et ingénieur-chimiste, franc-maçon rationaliste du Grand Orient de France, note à la fin de son ouvrage en 1997 : « On pourrait plutôt noter une régression dans la pensée exprimée dans les Loges. Face aux gigantesques problèmes posés par le monde d'aujourd'hui, on constate un repli frileux des Loges sur elles-mêmes. A un besoin accru de solutions raisonnables et rationnelles, on constate un retour important vers des pensées magiques et périmées qui se traduit par exemple dans le renouveau de l'égyptomanie et dans l'usage exagéré de pratiques "symboliques" considérées comme des finalités. » (Jean-Charles Nehr, Symbolisme et FM, Editions EDIMAF, 1997, p. 127.)

Il écrit également ceci, en 2013, dans la revue du Grand chapitre Général du Grand Orient de France : « Joaben » : « On aurait donc pu croire résolue la question des sciences occultes dans la Maçonnerie, mais depuis une vingtaine d’années on assiste à un retour de ces pratiques dans les loges. » (Revue Joaben, n°1, janvier 2013, FM, entre Lumières et occultisme, article de Jean-Charles Nehr, p. 20.)


Paul François Ryziger (1924-2017) est un ancien Résistant, membre du Grand Orient de France. Avocat, il est membre du Comité central de la Ligue des Droits de l’Homme. Dans son ouvrage de 2004 : « Rationalisme : une voie initiatique pour la FM », il écrit en conclusion, à propos du rationalisme : « J'ai voulu présenter une philosophie qui étais jadis dominante dans la FM libérale. »

Petite remarque intéressante en passant, il raconte que lorsqu’il est entré en FM au Grand Orient de France, on lui avait conseiller de lire l’ouvrage de Jules Boucher : « Le symbolisme maçonnique. » « Ce titre est resté longtemps un titre de référence. » Il déclare également :

« Wirth, qui se déclarait occultiste et Ragon ne méritent, à mon sens, d’être cité. J’avoue que je m’étonne que les livres de Wirth et Ragon aient passé à la postérité, soient encore imprimés et vendus à notre époque, voire recommandés à des Apprentis, dès leurs balbutiements sur des sujets de symbolisme ! » « Paul François Ryziger, Le rationalisme : une voie initiatique pour la FM ?, Editions Maçonniques de France, 2004, p. 12.)


L’ancien policier Jacques Cécius (1940-2013) membre du Grand Orient de Belgique, écrit en 2007 à propos de Guénon : « Des milliers de francs-maçons de par le monde se réclament toujours de lui. » (Jacques Cécius, Occultistes et Francs-Maçons, Editions Memogrames, 2007, p. 175.)


Charles Porset (1944-2011) est philosophe, historien, chercheur au CNRS. Il a été vice-président de l'Institut de la Libre-Pensée. Membre du Grand Orient de France, il est Grand Chancelier du Ve Ordre du Rite Français, il écrit en 2003 : « Le paradoxe de la maçonnerie française telle qu'elle se pratique au Grand Orient de France est qu'elle se déclare adogmatique, mais maintient dans ses Hauts grades une liturgie qui, qu'on le veuille ou non, renvoie à diverses traditions où interviennent la kabbale, l'hermétisme, l'ésotérisme chrétien et un vieux fond de catholicisme ; ce syncrétisme patte de velours ne peut que heurter le rationalisme éclairé emprunté aux lumières du 18e siècle et que l'amendement Desmons confirma en 1877 en établissant l'entière liberté de conscience de ses adeptes ; si cette décision autorise toutes les croyances - c’est ce qui explique que le Grand Orient de France soit une Fédération de Rites - en contrepartie elle n’en impose aucune.

Or le paradoxe du Grand Orient de France est d'avoir souché sur les loges symboliques des grades capitulaires fortement connotés dans l'ordre spirituel - pour m’en tenir à une expression fourre-tout. La référence au GADLU est une référence des régimes Ecossais, et on l’assortit à la Grande Loge Féminine de France de la formule "Oh ! Seigneur, mon Dieu", ce qui n’est pas le choix de tous, mais indique qu’on fait le choix d’une crypto religion qui ne dit pas son nom.

Tous les choix sont respectables, encore faut-il qu'ils correspondent à un choix véritable ; la question ne se pose pas pour les Maçonneries anglo-saxonnes qui, d'entrée de jeu, annoncent la couleur : là, on exige de l'adepte qu'il croie en un principe révélé et en l'immortalité de l'âme - c'est donc sans surprise que l'on retrouve Dieu au coin du bois. Mais quand la Maçonnerie se veut adogmatique, on s'étonne que Dieu et tous ses saints soient refilés en sous-main. » (Article, intitulé « Traditio Traditionis », paru dans la revue du Grand Orient de France « Humanisme » n° 259-260 (Hiver 2002-2003), et qui est reproduit dans l’ouvrage du conseiller de l’Ordre du Grand Orient de France Edouard Boeglin , Main basse sur la maison Cadet ? La FM libérale dans la tourmente, Editions Cêtre, 2004, p. 228-229.)


Edouard Boeglin (1942-2009) est journaliste, conseiller municipal chevènementiste à Mulhouse, mais surtout Grand Maître adjoint du Grand Orient de France en 1996-1999 et en 2001-2003. Il écrit : « Un nombre apparemment grandissant de maçons consacrent pourtant à leur étude l'essentiel de leur temps et de leur réflexion. Des théoriciens aussi réactionnaires que Willermoz, St-Martin, Oswald Wirth ou René Guénon agrémentent les lectures des Frères y compris ceux du Grand Orient de France, vivement encouragés en cela par un Institut Maçonnique de France qui ne cache pas ses préférences. » (Edouard Boeglin, Main basse sur la maison Cadet ?, La FM libérale dans la tourmente, Editions Cètre, 2004 p. 152.)


Jean Kemler-Ucciani, du Grand Orient de France de Marseille, en 2012, dénonce le fait qu'Oswald Wirth, occultiste renommé, soit : « L'auteur maçonnique que l'on recommande au profane comme au nouvel initié pour se familiariser avec l'ordre. [...] Ces penseurs magiciens, et bien d'autres ont influencé et influencent encore bon nombre de frères et sœurs qui pensent trouver une voie de recherche dans leurs écrits et pensées parce qu'ils imaginent des voies hors de la raison pure, où l'irrationnel prédomine et explique tout d'une manière si agréable à leurs propres fantasmes. Je ne veux pas, en m'exprimant ainsi, poser un dogme, mais le charlatanisme est bien plus facile à mettre en valeur que le raisonnement éclairé. Ces francs-maçons ont mystifié des générations d'initiés avec des écrits et des conférences, une présence médiatique hors du commun. [...]

L'atteinte à la liberté individuelle sera invoquée, avec parfois beaucoup de bonheur, pour condamner ceux qui condamnent ce charlatanisme de salon. Heureusement beaucoup de frères et sœurs ont des réactions salutaires en loge, comme dans leur vie profane pour refuser des dérives occultistes, mais il suffit d'un moment d'inattention pour se faire piéger. Je m'élève contre ces charlatans qui ont pu influer, sous des écrits au langage savant sur une partie de la FM, jusqu'à faire admettre des idées les plus saugrenues.

Ne nous étonnons donc pas si nous trouvons dans les meilleures librairies, les ouvrages maçonniques dans un rayon coincé entre ésotérisme et paranormal, entre horoscopes et channeling, ou au milieu des arts divinatoires, au lieu de se trouver dans le rayon sciences sociales, philosophies ou spiritualités. » (Jean Kemler-Ucciani, Le Labyrinthe des obédiences maçonniques, Dervy, 2012, p. 89.)



François Cavaignac, ancien haut-fonctionnaire, membre du Grand Orient de France, a publié dans la revue « Critica Masonica », un texte d’alerte en 2020 qui constate « la poussée du symbolisme et la spiritualisation rampante de la sphère maçonnique française », et dont nous invitons le lecteur à lire en entier sur le blog Hiram.be Voici un extrait :

« Aujourd’hui encore de nombreux membres du Grand Orient de France se revendiquent d’un héritage de pensée guénonien. » (https://www.hiram.be/peut-on-ameliorer-a-la-fois-lhomme-et-la-societe)



Comme le rappelle Irène Mainguy, qui fut responsable de la Bibliothèque du Grand Orient de France : sur le site de la BNF (http://expositions.bnf.fr/franc-maconnerie/arret/02-7.htm) « Cette catégorie d’ouvrages symboliques continue d’être appréciée, au point que les manuels de deux de ces grands auteurs classiques, les plus recommandés, Boucher et Wirth, furent refondus ces dernières années afin d’en évacuer tout le fatras occultiste de leur époque, jadis si prisé. »

Les principaux ouvrages de symbolisme recommandés dans les loges sont donc surtout deux auteurs martinistes... Comme elle l’avoue, pour pas perdre toute crédibilité, les délires trop occultistes sont récemment évacués par Irène Mainguy, dans des versions « modernisées » qu’elle publie :

L’ouvrage « La Symbolique maçonnique » de Jules Boucher (éditions Dervy, 1948), sa version « modernisée » par Irène Mainguy se nomme « La symbolique maçonnique du troisième millénaire » aux éditions Dervy (2003).

L’ouvrage « La FM clarifiée pour ses initiés » (3 Tomes, 1893-1922), d’Oswald Wirth, sa version « modernisée » par Irène Mainguy se nomme à l’identique et est publiée aux éditions Dervy (2011-2013).


Comme l’indique Pierre Mollier, directeur de la bibliothèque, des archives et du musée du Grand Orient de France, dans la revue maçonnique « La Chaine d’Union », N°91, 2020, pages 14 à 15 :

« Il y a bien sûr des best-sellers historiques qui atteignent des niveaux exceptionnels : 500 000 exemplaires pour Jules Boucher et sa Symbolique maçonnique (mais depuis 1948), 100 000 pour les manuels d’Apprenti, Compagnon et Maître d’Oswald Wirth (depuis leurs rééditions modernes des années 1970). » (Lire extrait ici : https://www.cairn.info/revue-la-chaine-d-union-2020-1-page-14.htm).

 
 
 

1 Comment


Patrick ZOCCOLO
Patrick ZOCCOLO
Nov 25, 2023

Commentaires sur l'initiation des femmes : (sources Wikipédia entre autre) :


Au XVIII siècle où les femmes de l'aristocratie et de la grande bourgeoisie occupent une place importante au travers de multiples sociétés, il est difficile pour les francs-maçons français de les tenir à l'écart d'un nouvel espace de sociabilité. S'appuyant sur le fait que rien dans les constitutions d'Anderson n'interdit aux dames d'être reçues aux banquets et divertissements qui suivent les travaux, ni de participer aux cérémonies religieuses de deuil ou de la Saint Jean et ces derniers ayant pris l'habitude de nommer « sœurs » les femmes présentes à ces occasions, s'instaure lentement une « franc-maçonnerie des dames ». Ces pratiques deviennent progressivement une maçonnerie dite d'« Adoption…


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